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La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
23 juillet 2009

Et les yeux métalliques

  Les échéances se dressent sur le bitume des trottoirs lourds de chaleur, font gondoler l'asphalte et s'immiscent dans mon ventre qui se creuse. Comme s'il n'y avait eu aucune pause, supposant l'inanité de ces derniers jours vides. Mes cahiers sont empilés, rangés. Oubliés. Certaines vérités m'éclatent au visage et je me sens démunie face au gâchis que je tiens entre mes doigts. C'est liquide le gâchis, ça n'a aucune substance, ça coule, ça file comme de l'eau claire autour des phalanges, ça a le goût édulcoré des regrets. Les choix pris pour de mauvaises raisons hier sont forcément à payer aujourd'hui. Lorsque les paupières se font un peu moins aveugles, lorsqu'on accepte d'entrouvrir un oeil, de digérer certaines choses jusque là coincées dans la gorge. M'engager dans une voie qui ne sert pas mes aptitudes, pour me malmener, encore un peu, toujours cette logique d'expiation permanente, pour m'obliger à me forcer, surtout que ce ne soit pas facile. Au contraire, que ce soit rude, pénible, douloureux. Opter une orientation dans laquelle je ne m'épanouirais pas. Au fil des mois, les pièces du puzzle trouvent leur place, le regard change et je me retrouve avec des cours entre les mains, des cours qui me donnent envie de disparaitre tant ils ne m'intéressent pas, tant je n'y arrive pas. Avoir voulu s'en faire baver et le payer aujourd'hui, s'être contrainte à l'austérité et à la rigueur, s'être emballée dans un corset comme un otage, de soi. Songer aux sentiers que j'aurais choisis si d'autres raisons, plus saines, m'avaient animée. Je finis ma tasse de café et les livres s'entassent en piles incertaines sur les étagères. La réponse n'est pas très compliquée, elle a toujours été sous mon nez et, toujours, je détournais les yeux. Pas assez glorieux comme projet. L'idéal c'est de se hisser en haut par l'effort, les bras distordus ; tendus à s'en rompre les veines. Ca, c'est noble. Ca, c'est un comportement méritant. Ca, c'est une attitude qui t'apportera l'absolution. Après une année dans ce carcan, je peux dire que non, ça ne l'est pas. Il reste juste de l'amertume et de la frustration, un parfum de regrets légèrement acerbes qui pourrit dans la bouche.

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Commentaires
T
Putain t'écris drôlement bien même si c'est dans le douloureux.<br /> Ça résonne, c'est bizarre ce besoin qu'on a parfois de s'ecorcher pour se sentir méritant, pour se/leur prouver qqchse?!
M
On peut décider de son chemin à tout moment... ;)<br /> (Je pense à la lettre, il faut que je trouve le temps de l'écrire, parce que je veux toujours que ça soit un moment particulier, et pas entre deux choses à faire...et j'ai des mots à poser sur le papier)
A
Oui, je continue. C'est une prép* maths-éco pour Norm*le. Et c'est aussi compliqué pour une petite littéraire comme moi (mes meilleures notes ? En histoire !). Il n'y a pas grand chose à dire, puis il faudra parvenir à ne plus regretter. De toute façon, il vaut mieux que je m'en rende compte maintenant qu'à la fin de ma vie, que je me dise "Oops, mais ce n'est pas du tout ça que je voulais faire !". Je peux toujours m'éloigner de cette branche trop maths pour moi au niveau master :)<br /> J'espère que tu vas bien.
M
Hier soir, je suis passée ici. J'ai lu, et je n'ai pas su quoi dire. <br /> Je repasse ce matin, je lis à nouveau. Et je ne sais toujours pas quoi dire. <br /> <br /> Ah si, une petite question, tu continues ton école? ( je ne sais plus exactement ce que tu fais, si ce n'est que cela semble bien compliqué pour une petite littéraire comme moi... )
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
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