Don't you see I need you rock
J'aurais voulu lui montrer mon foulard, lui demander s'il le trouvait joli, lui parler des craintes qui rampent sous mon crâne concernant cette année. J'aurais voulu ne pas parler de tous ces détails techniques, achat, vente, SC*, cession de, contrats, signature et n'oublie pas de parapher, rendez-vous divers, attentes, visites, pièces administratives, délais. J'aurais voulu discuter d'autre chose, avoir ouvert la bouche pour lancer la conversation dans une autre direction. Mais je n'en ai rien fait et nous n'avons parlé que de ça, des modalités et des conséquences et, tout ceci me sort par les yeux aujourd'hui. J'en ai plein la bouche, plein les mains, plein la tête. J'aurais voulu lui dire que je n'étais plus très sûre, que je me posais des questions que, dans quelle mesure l'engagement pouvait se justifier. Le quotidien appuie sur mes poignets. Lorsqu'il se lève le matin, j'entends à peine le crépitement de la douche, j'ai trop chaud et je terre mon corps nu sous la couette. La reprise date de si peu et je suis déjà barbouillée de fatigue. Les couleurs vives et pimpantes se délavent au fur et à mesure. Mes yeux se ternissent car je le savais mais j'aurais voulu avoir tort. J'ai une nouvelle carte de piscine, je nage une heure et demie, je m'essore dans l'eau chlorée, je multiplie les longueurs et je m'applique à tout laisser derrière moi, à chaque brasse. Ce week-end, je suis seule. Ce week-end, je vais ouvrir des gros livres de microécon*mie et aligner les exercices sur des copies doubles grands carreaux perforées. Je ferais du thé et le soir, je me glisserais tôt dans le lit pour ouvrir un roman. Le lendemain, je mangerais des céréales. En ce moment, je ne sais pas quoi écouter comme musique. Si vous avez des suggestions, je suis preneuse de tout.