Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
5 juillet 2007

J'ai oublié de dire dans le post précédent que

  J'ai oublié de dire dans le post précédent que j'avais déjà quatre livres en cours. Du genre "Le capitalisme est en train de s'autodétruire", "la défense Lincoln", "39 leçons d'économie contemporaines", "Les aventuriers de la mer tome 1" , "le prince" et "le manifeste du parti communiste".
  Ca fait six.
  Et je suis sûre que j'en oublie.

Pas marrant ces jours-ci. Non, en fait ça ne me fait plus vraiment rire, de courir dans tous les sens. Parce que je m'essoufle et que je m'emmêle. Heureusement y'a les vinyles de N. Heureusement y'a le piercing et le tatouage bientôt. La semaine prochaine tu crois ? Heureusement y'a un peu de couleurs devant. Des rendez-vous pris et annotés un peu partout. La banque, le boulot, le permis de conduire, la préparation à l'inscription de l'école. Laissez-moi rire. Le pire de tout, la BCE a relevé ses taux en juin et je ne le savais même pas. Moi qui suis accrochée à cela comme un buleau à son rocher, je n'étais pas au courant. C'est bien la preuve que quelque chose ne tourne pas rond. Et finalement je m'en veux d'avoir reposé "Ne dites pas à Dieu ce qu'il doit faire" au lieu de passer en caisse avec. Hier soir, je contemplais mon bureau ou plutôt le bordel innomable qui règne sur mon bureau. Me disais que quand même, à un moment ou un autre faudrait ranger. J'ai commencé par ci, par là. Mais pas vraiment, pas sérieusement. Ca me fait mal au coeur. C'est surtout que, pour tout vous dire, ça me fait chier. Ca m'emmerde d'avoir bossé des heures cette année pour finir par jeter mes cours. Ca m'emmerde de voir qu'après tout ça, toutes ces heures enfermée et clouée sur une chaise, c'est dans la poubelle qui finissent mes feuillets. Ca 'emmerde de voir qu'au final ça n'a servi à rien. Et encore, vos yeux passent sur ses mots sans ciller, vous ne percevez pas l'amertume et la rancoeur qui s'y cache. Parce que putain, regarde j'en remplis des sacs poubelles. Tout ça pour.... pour ça, pour rien. Du temps perdu, des heures gâchées. Je ne garde que l'histoire, la géographie et l'économie. J'ai même acheté une jolie boîte décorée de fleurs pour ranger les cours de ces matières. Je ne ressemble pas à grand chose. J'ai trop de trucs sous mon crâne qui tourbillonnent. Ca déborde. Je vais à la banque et le monsieur avec une cravate rose et des yeux rieurs m'expliquent les modalités du prêt. Je ne vous dirais pas le montant, ça me donne le tournis un si grand chiffre. Ca me serre le ventre. Pas envie de grandir. Pas envie de tout ça. Juste me tenir accroupie, dos au mur, un thé brûlant entre les mains. Me sens plus grande dans mes talons, me sens juste vide et sans saveur. Ma soeur prend le métro avec moi et s'extasie. "T'as vu comme il te regardait ? Je sais qu'elle parle de cet homme en face de moi qui me dévisageait avec un sourire timide. "Oui". Mais c'est tout. Parce qu'et alors ? Je crois que je me couche trop tard. Je crois qu'avoir des reponsabilités et jouer à l'adulte me terrifie. Peut-être que le terme est un peu fort. Peut-être pas. Pourtant c'est comme ça que je me sens le mieux, autonome. Mais, mais.....ça va vite. Un peu trop à mon goût. Et je déteste quand ça m'échappe des mains. Je déteste quand je me retrouve à subir. Peux même plus monter le son de ma musique puisque les migraines sont revenues. Mais tout ira bien, oui. Tout ira bien.

-  Je veux m'évader -

mer
[Lors de mon week end à la mer en moto
Temporellement il n'y a pas si longtemps que ça
Mais émotionnellement ça fait déjà une éternité]

edit : Rentrée complètement cassée, je clique et fais défiler les titres de l'actualité. Tout y passe. Je dévore les pages, je lis avec tellement d'empressement que je saute des mots. Je copie-colle, parfois imprime. J'apprends, encore et encore. Et ça me requinque. Je voudrais que les gens cessent de me regarder avec des yeux ronds quand je parle d'économie. Quand je leur dis que ça me passionne et me fascine. Ce n'est quand même pas effarant. Je voudrais qu'ils cessent de me classer dans la case des intellos aux trucs chiants. Qu'ils arrêtent de me jeter des regards sceptiques voire méprisants quand j'émets mon avis dans une conversation axée économie ou politique parce qu'à 18 ans on ne sait rien, parce que je parle de ce que je connais pas. Pas que je sois la plus instruite à ce sujet, loin de là mais tous les lives spécialisés qui s'entassent dans ma bibliothèque me donnent au moins le droit d'en parler. Au moins je m'y intéresse, j'approfondis et je retiens. Au moins, j'essaie. Je voudrais trouver des gens que ça intéresse aussi. Me sentir à l'aise et pouvoir partager cela. C'est pas marrant de sautiller d'excitation toute seule sur son siège. Elles se racontent les derniers commérages et je suis écoeurée d'en être à un tel niveau. Je vais paraitre dédaigneuse mais pour moi c'est de l'avilissement pur. Elles parlent de machin qui faisait des messes basses dans leur dos. Et pendant ce temps Rachita Dati présente son projet de loi, Les Echos vont êtres rachetés et l'émirat de Dubai entre dans le capital d'EADS. Je ne dis pas que c'est universellement intéressant. Je ne dis pas que les gens sont stupides et que je détiens la clef du monde. Non, je ne dis pas ça. Juste, ça me titille le cerveau et si seulement je pouvais me perdre dans ces méandres tortueux. Si je pouvais tout comprendre, tout retenir. Si je n'enrageais pas autant de me noyer ainsi dans les lacunes béantes de mon ignorance.

Publicité
Publicité
Commentaires
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
Publicité
Archives
Publicité