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La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
18 novembre 2007

ecstasy

(essayer de) reprendre le dessus. Parce que continuer comme ça, ce n'est pas possible. Mes pieds ripent sur le bord du gouffre et le mur se rapproche à une vitesse effrayante. L'année dernière, j'étais au fond, les poignets enchainés, mais j'avais l'espoir qui me gardait les yeux ouverts. J'avais la rage, l'envie au fond du ventre de transfigurer mon quotidien, de choisir ma voie pour en arriver à un point que j'aurais choisi. Et me voilà. Mais la déception est immense. Et oui, bien sûr que oui je m'y ferais mais laisse-moi le temps de digérer. La déception et l'amertume immenses. Je ne trouve pas la stimulation intellectuelle, c'est du vent, on brasse de l'air, il n'y a rien de consistant, de. Nourrissant. Je compense par une boulimie vorace de lecture. J'y ai tellement cru. Et puis à quoi bon, tu sais. Qu'est ce que ça change ? Mardi soir, on montera dans le train. J'ai vu le planning, j'ai fermé les yeux, j'ai eu envie de pleurer. Des soirées sont prévues tous le soirs. Et on le sait tous. Le sommeil se fait capricieux, je dors par intermittence, je dors mal, je ne dors pas. Vendredi soir, mon coeur battait trop fort, je me serais rapée la peau tu sais. Nous sommes sortis dans le noir et nous avons fumé une cigarette dans le jardin. Au bout de quelques minutes, j'ai senti mes pensées se décontracter. Je me suis allongée sur l'herbe givrée, je n'entendais pas ses avertissements, ses tu vas prendre froid, je n'entendais plus rien, je fixais les étoiles sur la toile du ciel. Quand nous sommes rentrés, il a posé ses lèvres sur les miennes, et même si c'était plutôt joli, je nous ai trouvé pathétiques de se sentir tellement seuls à le faire entre nous. Le lendemain, j'ai enfilé mon bonnet. Je suis entrée dans une salle noire pour Les promesses de l'ombre puis je suis allée me perdre dans les rayons de la F*ac. J. était avec moi. Avec lui, il ne peut rien m'arriver. Il est la force tranquille qui veille sur moi. Je fais semblant d'ignorer leur voix chargée de tension, leurs cris. Je monte le son, je hurle par-dessous la voix. Et tu crois que ça ira ? Tu y crois de moins en moins. Tu as epousseté les paillettes du revers de la main et tu as laissé la réalité revêtir l'histoire de ses guenilles. C'est tout de suite moins exaltant. Tu redescends sur Terre doucement. Tu gardes tes doigts cramponnés à tes bouquins pour conserver un peu de magie dans le creux de tes doigts. Tu ne sais pas vraiment, tu erres. Dans un parc, les mains gelées, tu tires sur ta cigarette en regardant ce gamin jouer à cache cache avec les autres enfants. Ce n'est plus que tout t'échappe des mains. C'est que tu as ouvert tes mains et tout laissé glisser volontairement. Tu ne te ressembles pas, tu te détestes d'être devenu ça. Tu te hais. Mais chut ne fais pas de bruit. Tu vas essayer de t'enferrer la tête dans les bouquins. Essayer de. Remonter le niveau. Faire de ton mieux pour dépasser tout ça et trouver une quelconque satisfaction. E.s.s.a.y.e.r. en croisant les doigts.

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