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La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
15 avril 2007

Pour une fois, pas de remue-ménage à l'intérieur.

  Pour une fois, pas de remue-ménage à l'intérieur. Pas de coups de vent ni d'immenses courants d'air. Juste le soleil, mes tongs et un short un peu court. Le calme. Je me ressers du Coca.
  Hier j'ai passé mon concours pour cette école. J'ai cru mourir face au dossier du TAGE, il a fallu tordre la pensée dans tous les sens pour n'entrevoir parfois qu'un filet de réponse. J'espère au moins avoir douze. Pour l'épreuve d'anglais, nous avions deux sujets, deux citations, une d'Aristote que je n'ai pas comprise donc forcément le choix devenait plus restreint et un ... proverbe chinois. Oui, un proverbe chinois mais en anglais, je vous laisse imaginer.
Je me sentais bien dans cette école, le batiment n'est pas immense et les visages sont souriants. Ensuite il y a eu l'épreuve d'espagnol, sans problèmes. Un sujet sur les aspects positifs et négatifs d'Internet, banal, vingt sept lignes. Et quelques fautes d'inattention relevées par la suite sur mon brouillon. En attendant notre passage pour les entretiens, je me lie d'amitié avec trois garçons. Etrangement je ne me sentais pas vraiment attirée par les filles, trop... différentes. Le dernier pantalon, la frange, le sac Chanel, les ballerines... J'ai préféré ces trois garçons qui riaient fort. Ils m'ont communiqué leur légèreté et bientôt moi aussi je riais. Il y avait celui à côté de moi que j'avais déjà remarqué pour ses tâches de rousseur. Nos yeux se cognent parfois. Je souris. Nous parlons tous les quatre des autres concours auxquels nous nous sommes inscrits, de l'année prochaine, des différentes écoles, de nos attentes, nos impressions. Pendant deux heures nous sommes amis et je suis ravie de voir que ça marche encore, que je peux me lier avec des gens, que non je n'ai pas de tare sociale. Son comportement m'en avait presque convaincu. Il passe avant moi, je le suis du regard, il me fait rire avec ses mains nerveuses agitées par le stress. Je passe juste après avec un autre examinateur, je glisse un bout de papier entre les doigts d'un des autres garçons, tu lui donneras quand il sortira. Quatre mots gribouillés, on se reverra sûrement aux autres concours, bonne soirée, bisous. Puis j'y vais. Par chance, je me retrouve avec le même correcteur qu'au concours blanc. Il me fixe deux minutes avant de me reconnaître. Il me sourit. Il porte les mêmes lunettes rondes que j'avais tant aimées. "Les manifestations dans la rue en France sont elles la preuve du bon fonctionnement de la démocratie ou la preuve que la force l'emporte sur le droit ?". Je gribouille, je bouillonne, l'intellect gronde entre mes doigts. Au moment de passer, je lui explique que j'ai choisi volontairement de ne pas faire un plan classique et donc que je prends position pour démontrer qu'il s'agit d'un dysfonctionnement de la démocratie. Je lui cite De Closets et Raymond Boudon et finit en disant que la force l'emporte non seulement sur le droit mais également sur la logique. Il me dit que ma note sera dans la continuité de celle obtenue au concours blanc. J'avais eu dix sept, je pars soulagée. Je rejoins les deux compères restants, je me balance d'un pied sur l'autre avant d'oser leur faire la bise au moment de partir. C'est parce que vraiment, j'ai passé un bon moment avec eux. Et puis j'en revois un demain pour le concours de cette autre école. Un cran au dessus, on le sait bien. Je sors aux alentours de dix neuf heures, la chaleur court encore entre les rues, le vent fouette ma peau, je souris au soleil.
  Je souris au soleil, encore, pourvu qu'il reste.
  Et je croise les doigts en espérant que ça ira, que les résultats qui me parviendront dans deux semaines seront positifs. En espérant que mon mieux (?) aura suffi et suffira pour les prochains.
  J'espère aussi que je le reverrai le jeune homme aux tâches de rousseur. Il avait un regard fuyant de timidité, j'étais à l'aise avec lui, il ne pouvait pas me faire de mal. C'est ce que j'ai pensé devant ses yeux doux. Je peux être moi-même, il ne cassera rien.
  Mais je souris encore. Et j'aime le printemps qui dévoile les épaules.
  J'ai même ressorti un vieux cd de Britney Spears.

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Commentaires
A
Ravie que mes vost vous plaisent, revenez autant que vous voudrez :)
T
Décidément j'aime beaucoup la force et la fragilité de vos mots, témoins de votre richesse qu'on devine au détour de vos textes .
T
Je découvre juste ce Blog, simplement parcouru quelques lignes ...je reviendrai c'est sûr ..
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
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