Je regarde le film Domino. Je n'ai pas vraiment

  Je regarde le film Domino. Je n'ai pas vraiment aimé, je l'ai trouvé ... mauvais. Mais il y a des scènes qui collent à la peau et qu'on revisionne encore et encore, pour des détails, pour les sensations qu'elles font naitre, pour les personnages, pour elle, elle et ses grands yeux noirs. C'est un film étrange.
  Première insomnie. Fatigue aux tempes mais yeux bien ouverts dans l'obscurité. Deux heures passent, je tourne la tête, le réveil indique 3h30 du matin. Quelques minutes plus tard, la migraine sous-jacente éclate en douleur fulgurante. Je voudrais hurler, pleurer mais je sais que ça ne ferait qu'empirer les choses. Alors je serre les dents. J'avale deux autres cachets, dans une grimace, et j'attends. Le sommeil saura me trouver. Je me réveille en sursaut deux heures plus tard. Il est 5h15. Je ne parviens pas à me rendormir. Même schéma, fatigue lourde sur les paupières mais oeils décidés à ne pas se fermer. Alors j'apprends. Moi qui culpabilise de ne rien foutre en journée je me rattrape le soir -la nuit- . J'apprends l'évolution économique et sociale de la société française de 1945 à nos jours pendant deux heures. Je m'endors à 8h, les cheveux étalés sur le visage, les lunettes encore sur le nez et la lumière toujours allumée. Je m'éveille pleinement à 9h44. Nuit disséminée. Qui ne rime à rien. J'ai perdu deux kilos en trois jours mais souffle, ils seront repris dans une semaine, puis reperdus dans une autre. Ce n'est qu'un jeu, terrible et sordide. Mais c'est le seul que j'ai trouvé pour me divertir. Je bois des infusions à n'importe quoi, je ne regarde même plus les parfums. Le plus important c'est que la chaleur circule dans mon sang. Je tiens en équilibre, je vis, en équilibre précaire, mais en équilibre tout de même. Et c'est tout ce qui compte. Aussi, il y a eu ce grand dadet, sa barbe de deux jours et ses immenses yeux bleus. Qui m'a fait prendre conscience. Juste, aujourd'hui je crois que je suis prête. J'ai grandi, mûri, compris. Une jolie relation, oui, pourquoi pas. Du moment qu'il y a un peu d'amour. Un peu. d'amour.