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La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
14 septembre 2007

you know, every girl should be a princess

  Mes journées se succèdent. Je ne tombe pas. Pas encore. Pas pessimiste. Simplement au diapason. Au courant maintenant du quotidien et des trappes qui se cachent sous les feuilles mortes. J'ai des collants noirs opaques, une robe de gamine en épais tissu noir aux bretelles nouées dans le dos, un gilet bleu pétrole beaucoup trop grand que je remonte sur les avants bras pour ne pas qu'ils fassent disparaitre mes mains et des bottes marron. Des bottes assez larges pour pouvoir sauter à pieds joints dans les flaques d'eau. Je le rejoins à la la gare Montparnasse. J'arrive en avance. Honteusement à l'avance. Les dix dernières minutes sont atroces, je tourne en rond, la tête pleine à craquer de doutes. Je fais les cent pas, je me tords les mains. Je sors un livre de mon sac, je fixe mes yeux sur une phrase mais mes pensées s'échappent sans cesse et je la relis cent fois, mille fois, sans succès. J'aperçois sa grande silhouette déguindée, son corps tout fin de gringalet. Il a un polo bleu qui fait ressortir ses yeux délavés. Il m'embrasse. Les milliards de questions qui me tiraillaient implosent. Il est là. Et tout se passe bien. Ah oui, c'est la première fois qu'on se voit sobre. Il me tient la main, sur le quai, je suis dans ses bras, il m'embrasse à pleine bouche, je souris à m'en fissurer les joues, je souris à son col, je souris la tête baissée pour qu'il ne voie pas comme je souris grand. Comme dans les films, il m'embrasse ardemment avant de monter dans son wagon. Mais j'ai eclipsé certains passages. Les questions, les rires, ses sourires, son humour dévastateur, mon coeur battant, ma main qui remet son col en place, sa main appuyé sur le bas de mon dos. J'ai eclipsé certains passages qui perdent leur saveur si l'on pose des mots dessus. En repartant sur le quai, je souris toute seule. A personne. A cet instant volé. Je souris, et ça faisait longtemps. Alors je souris encore plus fort. Le reste, je n'y pense pas. Lui à Angers, moi à Paris. Ca m'est égal (pour l'instant). Prendre ce qu'il y a à saisir et en profiter. Quand on se verra, il y aura ses lèvres sur les miennes. Le reste, on s'en fout. (que mon coeur s'en souvienne, qu'il ne s'emballe pas, qu'il ne s'enamourache pas).
Le reste, par dessus bord.


A_Lack_Of_Color_by_Wacia

Un peu de guimauve dans ce post,
quand même.
Mais ça reste correct,
Tant que je ne suis pas amoureuse,
la niairserie reste sur le bas côté.
Ouf
Parce que bon,
il s'en est fallu de peu que je me trouve pathétique.

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Commentaires
A
Un jour, tu l'auras. (et puis c'est normal que tu tombes amoureuse de filles, c'est tellement joli *sourire*)
E
Ce n'est pas ça, pas tout à fait. Je sais qui je suis. Mais j'ai refoulé les sentiments si loin à l'intérieur de moi, j'ai mis tant d'angoisse autour que voilà. Il y a des choses qui ne peuvent pas être dépassées. <br /> J'ai fait des progrès aussi. Je tombe très souvent amoureuse de filles. Les garçons c'est plus difficile - j'ai placé la barre très haut. Mais j'espère et j'attends. Un jour peut-être j'aurais le courage de.
A
Je sais.<br /> Je sais aussi qu'un jour tes barrières seront friables. Et puis, si ça peut te "rassurer" moi non plus je ne sais pas où me trouver, j'ignore qui je suis et blablabla mais ça ne m'empêche pas d'être plus ouverte. Etre ouverte, ce n'est pas vraiment le problème en soi. Ce qui est dur c'est de laisser entrer. Et chez moi aussi, c'est là que le bat blesse. Mais y'a du progrès. Avant je n'étais même pas ouverte. Alors je me dis que, peut-être un jour, je ne me renfermerais pas dès qu'on posera un pied à l'intérieur.
E
Je voudrais que tu ais raison. Mais je sais que j'ai mis trop de barrières pour que. Tu sais, il y a des jours où même moi, je ne sais plus où me trouver.
A
Moi aussi j'étais persuadée que je ne pourrai jamais. Je ne cherche pas à te convaincre. Le temps le fera pour moi.
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
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