Mais non, Evidemment que non. C'était tellement
Mais non, Evidemment que non. C'était tellement prévisible, couru d'avance. Je le savais mais ça me bousille quand même aussi fort. Je ne sais plus que souffrir. Souffrir autant que j'y ai cru. Tirer un trait sur tout ça, sur les rêves et les espoirs et les scénarios que j'avais bâtis sous mes yeux. Un gros trait d'encre rouge qui bave sur la feuille. Tu y as cru, tu t'y voyais, avec lui, un peu, beaucoup. Mais non. Oublier et tout reprendre à zéro. L'oublier. Faire comme si il n'y avait rien eu, ignorer ce que ton coeur te souffle, enterrer les moments avec lui qui prédisaient tant de choses. Oublier et ignorer. Nier. Mais c'est en toi, c'est un poison qui t'étouffe. Tu le sens qui enlace ton coeur et le serre. Tu peux presque prédire ce qui va se passer maintenant. Les yeux tristes et las. Défaits. Et tout ce qu'il y avait autour. Une nouvelle vie, un autre départ, d'autres lieux et visages. Ailleurs. Où le soleil brille peut-être plus fort. Peut-être différemment.
Je veux tellement y croire. Tellement croire en quelque chose. Ne pas traverser les jours sans aucune perspective dans les mains. Je ne veux pas mourir, tu comprends. Me racornir et me déssécher. Je ne veux pas ressembler à ces gens creux que je croise le matin dans les transports. Je ne veux pas avoir le même regard fatigué. Mais pourtant. Mais pourtant chaque jour me ronge un peu plus. Je n'arrive pas à vivre correctement. Je suis bancale. Je suis en train de me casser la gueule.
Quand il m'a balancé J'en ai assez de me battre. Contre moi, contre mes projets toujours impossibles, contre mon caractère passionné, contre la vie que j'avale sans croquer, contre mon pas de course effrené, contre les murs dans lesquels je me jette.
J'aurais voulu lui dire, je l'ai pensé fort.
Mais moi aussi. Moi aussi j'en ai assez de me battre.