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Et c'est le bordel et ça s'emmêle et moi je reste sur le carreau. Parce que, je suis dans cette foutue école, la première tu sais. La première, qu'ils disent et ils s'en vantent et si j'étais comme eux je ferais pareil. J'en tirerais de la fierté, je me sentirais grande et forte. Mais je me sens juste pas à ma place. L'année dernière, c'était l'économie qui me tenait en vie. Je bouffais les bouquins spécialisés, j'avais la tête qui bourdonnait de mécanismes, d'auteurs, de théories. Mais, je me rends compte que c'était en grande partie grace à elle. Mme Y. Cette année, elle n'est plus là et l'économie reste quelque chose qui m'intéresse mais plus un domaine qui me tient en vie haleine. Alors quoi ? Oui, je suis dans cette super école mais ça m'est égal. J'y vais parce que j'y suis inscrite, parce que je paies cher, parce que j'ai pris un prêt étudiant pour ça, parce que j'y ai cru. Mais j'y vais sans ce souffle au coeur. L'année dernière je me disais que cette année serait mieux. Je ferais enfin ce que je voudrais, je pourrais me laisser choir la tête la première dans les études, parce que ça m'intéresserait, parce qu'il y aurait du niveau, parce que l'économie. L'Economie. Mais non. Enfin si. Si, il y a du niveau et oui c'est dur mais je fais le boulot sans grande conviction. Et je me demande quand mon coeur battera d'intérêt. J'y ai cru tu sais à cette année. J'y ai cru fort et je l'ai attendu. Et aujourd'hui regarde. Regarde. Rien. Et ça me tue tout doucement. Je me demande si je me serais pas trompée de voie. C'est bien le moment de se poser la question hein! Maintenant que tout est fait, maintenant que tu es partie pour cinq ans et que les papiers sont signés. T'as le sentiment douloureux d'être prise au piège et tu ne sais pas trop quoi faire. Alors tu ne fais rien, tu baisses la tête, tu vas en cours, tu te résignes. Tu pensais qu'il n'en serait plus question. De résignation. Comme quoi. Certaines choses ne changent pas. Quelque soit la force que tu as pu mettre pour que ce soit le cas. Parce que je peux vous dire que je m'en suis donnée du mal pour la rendre belle cette année. Tous mes espoirs, ces concours passés, ces feuilles gribouillées et les entrainements, jusque tard le soir, quand l'envie me tenait à la gorge, la hargne d'avoir ce que je voulais, de. Réussir. Alors, je l'ai eu mais mes espoirs sont écrabouillés par la réalité. Et c'est pareil. Dans un endroit différent. Ca valait le coup tu crois de se donner autant de mal. Je veux dire, de t'investir autant pour ça. Parce que j'ai bien vu comme tu y croyais et les espoirs qui pendaient à tes doigts. Aujourd'hui tes mains sont vides, tes yeux éteints et tu as un peu froid. Tu essaies de vivre, tant bien que mal.
Tu essaies de vivre mais c'est raté.