Les corps se tordent et exultent. Les corps
Les corps se tordent et exultent. Les corps régurgitent et il y a une certaine symphonie au milieu du chaos. Les peaux se touchent et suintent et réclament la chaleur de l'autre. Il y a cette urgence entre nos doigts, celle des condamnés, celle de ceux avides qui veulent agripper avant de n'avoir perdu. Il y a cette fièvre empressée dans l'obtention de l'aller; retour obligé mais on se noie et ma langue dans ta bouche gémit entre deux souffles. Tes yeux clos ne m'empêchent pas de voir ce que ton corps tressaille. Il m'appelle et je me hisse sur la corde qui me ramène à toi. Tes mains qui fouillent mon dos, qui s'accrochent à mes épaules, qui me saisissent à la nuque pour. Dans le creux de tes reins. Il y a une certaine harmonie dans la couleur nuitée qui nous enveloppe. Une certaine cohérence dans nos bouches qui se mêlent. Les lèvres laissent échapper le plaisir et ta main sur ma bouche pour contenir ce qu'on ne saura jamais hurler assez fort. Ton corps contre moi et la vacuité dans mon ventre emplie, la vacuité dans ma tête étouffée. Il y a une certaine violence dans ces étreintes murmurées. Pulsation à l'intérieur lancinante et lascive guide mes hanches. Les gestes que l'expérience a ciselés l'adresse dans les doigts ton souffle qui s'accélère et c'est indécent tes muscles bandés la pression étouffante au fond de la tête. Il y a eu un certain équilibre dans la débâcle de nos corps.