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La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
13 septembre 2008

J'ignore comment j'en suis arrivée là, ce qui

  J'ignore comment j'en suis arrivée là, ce qui s'est passé. Je me retourne en arrière pour scruter le chemin que j'ai suivi. Quelles chutes ? Quels écueils ? Quand la roue s'est-elle mise à tourner ? Quand les premières cicatrices se sont-elles inscrites, annonciatrices de toutes celles qui suivraient ? Quand est-ce que j'ai commencé à me casser à la gueule ? Est-ce que tout ceci était évitable ? Oui, mille fois oui mais. Les raisons qui m'ont poussée à.

  Comment j'en suis arrivée là ? A être éveillée mais à rester immobile sous ma couette parce que je ne veux pas me lever. Je préfèrerais me replier comme une noix, les genoux juste sous le menton et dormir des années. Le temps de me laver de tout ça, même si nous savons bien que ça ne marche pas ainsi.
  Comment j'en suis arrivée là ? Assise devant un bol de céréales, les yeux engourdis et les cheveux défaits à l'écouter me dire d'ouvrir mon courrier qui traine depuis deux semaines. Le ton qui monte parce qu'elle dit que je peux recevoir des choses importantes. Qu'elle ne comprend pas que je me foute de tout. Mais qu'est ce que tu veux que je reçoive d'important ?
  Comment j'en suis arrivée là ? A partir de quel moment la pente s'est-elle inclinée ? L'alcool et la fumée, les soirées tamisées, les double jeu, triple, quadruple, qui rendent folle. Je lui ai dit de prendre du recul et il m'a répondu qu'il ne savait pas comment je faisais mais, c'est un réflexe chez moi de mettre la main devant et de tenir les choses à distance. A tel point que j'ai l'impression d'être déconnectée.
  Comment j'en suis arrivée là ? Je regarde par-dessus mon épaule et le dénouement me semble évident, dès la première seconde. Dès que j'ai commencé à passer mon corps, il était évident qu'il finirait par ne plus rien valoir. La première fois que j'ai eu envie de mourir quand on m'a fait l'amour, il était prévisible que je finisse par ressentir l'envie compulsive de m'arracher la peau. A partir du moment où je suis passée outre mes suppliques, le sillon de la haine et du dégoût était tracé sur ma peau. Je n'ai eu qu'à repasser.

Je me suis engagée sur ce chemin-là parce qu'il fallait se détruire, parce qu'il fallait payer.
Et, dans un sens, j'ai réussi.
Je ne suis pas absoute mais je ne vaux plus rien.
A quelle intersection me suis-je trompée ?

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Commentaires
J
C'est trop long pour un mail, et tu as un peu disparu ; je t'embrasse.
A
Hé bien vas-y :)
J
J'ai envie de t'envoyer quelque chose, parce que c'était un peu la suite de la dernière fois qu'on s'parlait...
A
Junko : Oui, je comprends ce que tu veux dire. Ca me fait penser à l'ESSCA. Parce que même si, sur le coup, je me suis embourbée, avec le recul je me rends compte que c'est une expérience qui m'a permise de mieux cerner certaines choses et d'avancer, malgré tout. Quand le jour que tu décris arrivera, tu seras la première au courant ! Les deux phrases du milieu me touchent beaucoup. "Quelqu'un de beau, de bien". Si ce n'était pas toi, j'aurais sorti mon refrain habituel, mon scepticisme et ma négation. Mais pas là, pas toi. Merci. <br /> <br /> Ju_u : C'est possible. Et probable. (Parce que ce besoin (ressenti) de se faire payer). Mais c'est déjà un pas (en avant) d'en prendre conscience.<br /> <br /> Passionnée : Non, ce n'est pas en restant sous la couette que les choses s'arrangent mais parfois, c'est plus facile. Et parfois, tu n'as pas (plus) envie de faire d'efforts. Ces mots-là n'exagèrent pas et ils sont lourds, je le sais, quand je relis mais c'est la fatigue. L'abattement spontané, la lassitude. Comme une roue qui tourne, qui va tourner encore mais je me fais confiance. Ca passe toujours, tu sais. (Puis ça revient). Le café à Jussieu, je ne connais pas le nom. Je retourne dans le quartier cette semaine, je te dirai :)<br /> <br /> Ecilora : Je les garde dans un coin de ma poche.
E
Je sais, oui. Justement. C'est pour ça qu'il faut aussi rappeler les sourires quand on croit être dans le noir.
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
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