I hate my way of living
Je songe à toutes les notes que j'ai écrites dans ma tête sans jamais les rédiger, par manque de temps, par excès de fatigue. A chaque fois que je rentre de ces longues après-midis durant lesquelles je travaille, je songe au moment où ça ne marchera pas, où me diront non, où j'aurais l'échec devant les yeux. Ca ne manque jamais. Ces après-midis me laissent toujours un peu exsangue, fébrile et au bord. Tu sais, le moment où ça cogne, où tu pourrais te mettre à pleurer. Et tu en as envie, juste pour évacuer les éléments que tu n'as pas cessé de manipuler pendant des heures, les modèles, les équations, le reste. Juste pleurer un peu tout ça pour pouvoir respirer plus profondément. Les soirs où je prends le métro tard et où je frappe à sa porte et me glisse dans son lit. Je voudrais lui dire de se taire lorsqu'il prononce des mots doux. Je sens la pression dans ma tête, comme les planches d'un navire écrasé par un poids immense et j'essaie de cacher mes mains qui tremblent ou mes yeux qui se noient. J'essaie et ça passe et j'aime prendre ma douche chez lui le matin pendant qu'il prépare du café. C'est neuf et ça me tâche presque les mains. Nous avons été voir ce film et je me suis mise à pleurer lorsque le personnage a dit "Je suis fière de toi". Je me suis mise à pleurer parce que je me disais que ça devait être immense quand quelqu'un déclare une chose pareille. Je me suis mise à pleurer parce que je ne me souviens pas que quelqu'un me l'ait déjà dit et je me suis demandée comment ça faisait.