Elle court la fillette, elle galope, elle cavale,

Elle court la fillette, elle galope, elle cavale, ventre à terre, elle avale les kilomètres pour s'évader. D'elle-même, de ce lieu, de cet univers. De tout. Puis elle retombe, épuisée, dans l'herbe. Raté. Elle n'a pas trouvé la sortie assez vite. La prochaine fois. Elle se promet, elle ferme les yeux, elle souffle sur les pétales d'une marguerité trouvée là.
Je vis enrobée de notes. Le dernier album de Zazie me transcende, me transperce. Son talent m'éclate à la figure et m'éclabousse. Il y a ses mots et cette musique, qui tombent justes, ensemble, au même moment pour l'instant où le coeur est parcouru de frissons. Je mets des jupes si légères qu'on les dirait tissées de vent. Quand je descends les escaliers, elle volete autour de mes jambes. Le soleil rougit mes joues, comme à chaque fois dès qu'un rayon apparait. Elle nous demande de retenir notre souffle pendant un mois. Le temps que tout soit fini. Je sais que c'est nécessaire, je sais qu'elle a raison mais mes doigts sont mous. Mes yeux parviennent de moins à moins à mentir. J'aime enrouler mes cheveux autour de mes doigts et les nouer négligemment en un chignon lâche. J'ai de petites chaussures et tant de cicatrices sur mon corps. Hier, pour la première fois, je me suis surprise à vraiment regretter cette croix sur la poitrine. Elle me dérange parce qu'elle dérange les autres. Tous ces regards percutants et ces questions, ces jugements non prononcés mais lus dans leurs yeux désapprobateurs. Mais chut vous ne savez rien de moi. Il fait beau, si beau que ça me fait au coeur. Mon coeur bat lentement. Le temps de fermer les yeux. Mais le temps passe si vite, regarde il ne reste rien entre nos doigts et les prochains grains que l'on va saisir s'échappent déjà. Que nous reste-t-il ? Alors je grave des cds à remplir les moindres recoins de la pièce de notes. Plus aucune place pour le vide.
Aucune.
Et dans ce mélo médiocre mon coeur bat si lentement.
Mais vous savez je n'ai qu'à tourner un peu plus le bouton du volume pour qu'un sourire étire mes lèvres. Un flot de musique dans les oreilles tout le temps et regarde comme mes yeux sont d'un coup plus éclaircis.
Le printemps me va si bien.

Non Lindsay je ne t'avais pas oublié, comment pourrais-je ? Tu restes la première dans mon coeur, la plus belle, la plus chouette, la plus jeune, la plus rousse, la plus charmante, la plus superficielle (mais je reste persuadée qu'au fond se trouve une jeune fille raisonnable, cultivée et intelligente). Rien à faire, tu restes ma préférée ;)