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La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
8 octobre 2007

Et la douloureuse sensation -oppressante-

Et la douloureuse sensation -oppressante- d'avancer sur la mauvaise voie. De foncer dans le mur. De me gourer. Complètement. Mais, vraiment. complètement. Je lui ai écrit un mail auquel il ne répondra sûrement pas. Comme à l'autre. Mais ça m'est égal. J'écris dans le vent, ça me permet de dire vraiment tout. Puisqu'il n'y a pas de réactions. Tu sais c'est plus facile d'être malheureuse. Le bonheur ça m'ennuie, ça remplit pas assez, ça ne fait pas battre mon coeur assez vite. J'ai dépensé l'argent que j'avais pour manger le midi en magazines. L'express, sur la situation en Birmanie. Et un magazine sur les tatouages. Et dans le train, l'homme en face de moi ne me quittait pas des yeux. Mais laisse-moi tranquille. J'humecte mes lèvres machinalement, il fixe ma bouche, je baisse les yeux. Il y a des jolis garçons au pôle. De jolis garçons aux cheveux bouclés. Je m'emmêle. Dans le bus, je n'arrivais pas à lire, mes yeux accusaient la fatigue. J'ai raté mon sudoku dans Métro. J'ai mis deux cinq dans la même case, pis sans m'en rendre compte. Alors forcément c'était foutu. Ma bague est réparée. Ma bague avec la perle de culture. Elle est jolie, vous savez. Elle est jolie, je crois que je vais pleurer. Ca se voit là tout de suite maintenant que je suis de travers, que je suis toute. Vulnérable. Ca se sent dans les mots la fragilité ? Mes doigts sont gelés. Il faudrait que je mette un polaire. Au lieu de déblatérer des conneries. J'ai tellement peur de l'avenir. Tellement peur de ne pas m'y retrouver. J'ai peur de me tromper.  Alors je voudrais reculer, ou m'assurer que oui je serais heureuse en faisant ça. Je ne veux pas courir le risque de. Mon train était dans deux minutes, j'ai couru un peu. Mon coeur pulsait à mes joues écarlates. Je vais me refaire tatouer. Tu vis pour quoi ? Je ne sais pas, je ne sais pas. Et vous, vous vivez pour quoi ? Je pourrais copier sur vous ? J'ai le droit ? Demain, je ne dors pas chez moi. Demain, je m'évade. Peut-être que je lui raconterais tout. La trouille au ventre et le poids des responsabilités, de l'engagement. J'ai fini le chocolat. Hier j'ai pris une douche brûlante. Je me suis un peu ébouillantée je crois. Je me suis accroupie sous la pomme de douche suspendue qui crachait. Mes cheveux ont poussé. Je peux maintenant me les attacher sans qu'aucune mèche ne dépasse. Je vais me les recouper. Courts. Comme un garçon. Je n'ai pas envie d'être jolie, pas envie de plaire. J'ai envie qu'on me regarde dans les yeux. Et si quelqu'un pouvait faire comme si. Ca serait plus simple si le chemin était éclairé. Par des lampadaires. Ou des bougies. Ca serait peut-être un peu moins drôle aussi.
Mais il y a longtemps que ça ne me fait plus vraiment rire.

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Commentaires
A
mais ce qu'il y aura après sera forcément influencé par ce qu'il y a maintenant... (et je ne veux pas de cet univers, ni aujourd'hui ni demain)
E
Peut-être qu'il n'y a pas de bonne voie. De vraie voie. Qu'il y a juste ce que tu décideras d'en faire plus tard. Ce n'est plus une fin, désormais. Juste un moyen. <br /> Ce n'est plus pour ça qu'il faut vivre désormais. Mais pour ce qu'il y aura après, si on s'en donne les moyens. :-)
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
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