J'écoute Jacques Brel, fort, le port d'Amsterdam,
J'écoute Jacques Brel, fort, le port d'Amsterdam, quand sa voix s'écorche. J'ai une bague à mes deux annulaires. Je tourne au coin d'un rayon et mon regard se cogne contre un bouquin, que je glisse dans mon sac avec une trousse un peu bête, un peu gamine mais il parait que la légèreté fait du bien. je suis désagréable quand je rentre, parce que la fatigue me grignote, parce que fais pas chier. Hier soir je suis sortie, pub irlandais, j'ai trempé mes lèvres dans la mousse, la musique était forte et elle l'a vu avec elle, elle avait des débris dans ses yeux, je n'ai pas su quoi lui dire. On a tourné en rond avant de trouver, acosté une bonne dizaine de personnes, droite, gauche, tout droit, faudrait savoir m'sieurs dames, faudrait savoir, nous on s'est perdues. Puis nous sommes rentrées chez elle dans le noir des rues, on a parlé, longtemps, beaucoup, on a soulevé des bouts de nos âmes. Je me suis couchée dans son lit, j'ai eu froid aux pieds. Je m'en souviens, j'ai eu un peu froid. Vendredi, je vais au concert de zazie et ensuite à une soirée qui va se finir au matin. Il sera là. P. sera là. Il m'a envoyé un texto pour me demander si j'y serais, si il aurait la chance de me revoir. Mais tu sais moi je n'y croyais pas vraiment, ça fait plus d'un mois, je croyais qu'il m'avait oublié, passé à la trappe. Et toujours cette interrogation parce que t'sais à l'école de commerce, y'a des filles vraiment parfaites. Si tu voyais comme elles sont jolies. Alors, pourquoi moi, je comprends pas trop. Mais je fais une croix sur la question. Pendant les vacances, je m'étais dit que je me reposerais mais des tonnes de projets s'ajoutent et au final, je vais finir échevelée et ivre de trajets, aller-retour, rires, cigarettes, conversations, froid, métro, rer, paris, elle, eux, tous. Ca va me gonfler le coeur trop fort, je vais imploser. Mais non, bien sûr que non. Il y aura toujours ce moment où je me cacherais sous ma couette avec un bouquin. Ou pas. Le temps file tellement vite et je suis si avide de vivre. Même pas vivre, juste. Engranger, emmagasiner à l'infini, se gaver pour ne plus avoir froid. J'aimerais bien allé voir Paranoid Park. J'ai un trou dans ma converse droite, et je fais des recherches sur les elfes. On travaille longtemps, on rigole en même temps, on met des fleurs qui sourient sur notre présentation power point. On s'en fout, on s'envole. Je m'emmêle tellement, tu vois, j'écris n'importe comment, les mots s'enfilent et se chevauchent et c'est une bouillasse indigeste.
Mais on s'en fiche
On s'en fiche puisque tout ça n'a aucun sens
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)