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La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
12 juin 2008

C'est une journée sans saveur. La pluie s'ébruite

  C'est une journée sans saveur. La pluie s'ébruite sur les vitres, il fait gris. Il fait gris et je ne me souviens plus des journées précédentes. Quand tout te traverse mais que tu ne retiens rien, un moment, tu te lèves et tu es vide, tu sais. Ma sœur est prise. Ma pile de livres à lire ne cesse de s'allonger. Hier j'ai fini Les particules élémentaires et j'ai entamé F. Zeller. Je crois que j'approche de la pente glissante. Le point de rupture, de non-retour. Il faut que je m'effrite en mille morceaux pour pouvoir ensuite être autre. Immanquablement, je vais basculer dans un autre univers quand je vais me décider à récupérer le niveau. Nouveau rythme, nouveau programme, nouveaux objectifs. Je crois que ça me fait peur alors je laisse tout en chantier. Ma chambre est dans un tel état, j'ai commencé à la ranger hier et, je n'ai même pas pu dormir dedans. J'ai installé un matelas au pied du lit de ma soeur. J'écris et Radiohead hurle dans mes écouteurs. Pourtant j'en ai des choses à faire putain. Mais je n'arrive pas à faire le premier pas, je suis paralysée. Mardi soir, je suis allée chez M. et je suis repartie avec un sachet. C'est pour mieux apprendre à fuir. Mais ce n'est pas la solution, ce n'est pas ce qu'il faut faire. La raison babille dans ma tête et mes gestes restent raides. Hier, nous sommes allées au restaurant. Je me suis levée ce matin et j'étais vide. D'ailleurs, je n'ai rien à dire, en vrai. La semaine prochaine sera remplie. La semaine prochaine, il faudra réapprendre à marcher. Il me semble que je n'ai pas envie d'achever mon rangement parce qu'une fois que mon bureau sera dégagé, je n'aurais pas d'excuses pour ne pas y déposer mes cours précédents et. J'ai peur de ne rien y comprendre, peur d'avoir les yeux et l'esprit qui trébuchent, peur de voir que ça ne marchera jamais. D'en avoir la preuve, d'être au pied du mur. Alors je monte le son, ferme les yeux et m'embrume la tête. C'est beaucoup plus courageux. Je n'ai jamais dit que j'étais courageuse. Mon été sera ou ne sera pas et. En posant les yeux sur mon avant-bras, je me suis dit quand même. Quand même ma pauvre fille, ce que tu peux être abimée. Je crois que je perds un peu les pédales mais c'est normal. Je vais me casser la gueule pour pouvoir me relever. Me relever et entamer de nouveaux pas. Il va bien falloir, de toute façon. C'est ce que je me dis. C'est ridicule de repousser les échéances ainsi. Parce qu'à un moment, tu les auras sous le nez, sous la gorge et tu ne pourras plus fuir. Je voudrais être assez forte pour le comprendre vraiment et effectuer mon changement de trajectoire ; avant. Non, vraiment, je n'ai jamais dit que j'étais courageuse. 

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Commentaires
A
Et tu as raison d'avoir peur, Mouahahahah !<br /> <br /> <br /> (nan attends, reviens, je suis gentille en fait.)
E
Oui. Cà y est. j'ai peur. Mais avec tout mon non courage, j'ai quand même vachement envie d'y aller... Je dompte ma raison petit à petit.
A
Marine : C'est rigolo d'entendre d'autres personnes dire que l'on est courageuse. Alors qu'on ne le pense pas du tout nous-mêmes. L'impression qu'ils ne parlent pas vraiment de nous. Comme toi, je pense que je me relèverai de tout. Parce que, j'ai traversé des périodes (surtout une) vraiment dures (et encore, dures n'est pas le bon terme) et sincèrement, je pensais que je ne m'en sortirais pas, que ce n'était pas possible. Et aujourd'hui, je n'en suis pas vraiment sortie parce que mes démons me traquent toujours certains soirs et c'est quelque chose que je porte en moi mais. Si il y a quatre ans, on m'avait dit que je serais ce que je suis aujourd'hui. Jamais je ne l'aurais cru. Jamais je n'aurais pensé m'en remettre aussi bien (ou si peu mal). Cette expérience m'a montré que j'étais plutôt tenace, que j'avais une envie de vivre quasi frénétique et donc que je n'abandonnais pas. Mais ça ne m'empêche pas d'être lâche héhé ! (oui j'ai bien reçu ton mail. La réponse est en cours!)(et je suis désolée, mon commentaire est un peu confus et pas très bien écrit mais l'idée est là)<br /> <br /> Ecilora : *rires* Tout pareil, moi c'est tout comme toi ! (Ca me fait penser à un sketch de Gad Elmaleh, je ne sais plus lequel). Et puis si, ça donne encore plus envie de prendre le train avec toi ET de passer TROIS jours ENSEMBLE ! Youhou ! (Ca y est, tu as peur ?)<br /> <br /> Smiletothelife : Hem, en effet, j'ai plutôt bien saisi que j'abordais un nouveau virage. Tellement bien d'ailleurs que je suis pétrifiée ! Mais ce n'est qu'une passade. C'est stupide mais, tout finit toujours par passer. La vie n'est qu'une succession de périodes et d'états. Celui-ci durerait jusqu'à la rentrée. Et encore. Mon instabilité émotionnelle aura sûrement réussi à me jouer de nouveaux tours d'ici là !
S
en te lisant j'ai compris que tu avais pris conscience que tu allais aborder un nouveau virage pour une nouvelle direction et que tu avais peur de cela , tu sais que fuir n'est pas une bonne solution pourtant avec le sachet tu pense que cela t aidera pour fuir tout en sachant que ce n'est pas la bonne solution, curieux raisonnenement !!!!!!!! ta peur est légitime parce que tu t'accordes peu de crédit alors que dans tes propos je lis aussi bcq le mot courageuse et tu l'ai , vis tes rêves absolution<br /> Marine, tu as raison, chaque jour est unique avec des hauts de bas mais c'est tjs beau dans ton coeur même si parfois il pleut dehors
E
En fait, c'est juste le "Non, vraiment, je n'ai jamais dit que j'étais courageuse." Je ne me suis plus sentie seule à avouer mon manque de courage... <br /> Mais après si je te dis que c'est tout comme moi tu vas avoir peur et tu ne vas plus vouloir partir en train après qu'on est joué à Qui suis-je à la manière d'Où est Charlie?<br /> C'est pas clair. C'est pas grave.
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
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