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La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
13 juin 2008

Pensée inopinée

  Depuis que j'ai arrêté l'E*SCA (non ce n'est pas un sujet récurrent chez moi), depuis que je suis sortie du cadre, j'ai pris mes aises dans mon nouvel espace. J'ai vécu un peu comme je voulais. Beaucoup même. Il y a eu des semaines où je ne posais presque pas un pied chez moi, une culotte dans le sac avec ma brosse à dents, ma carte de transports, mon mp3, roule. Loin. Les semaines où le rythme de vie n'en est même plus un. Trop désarticulé. Je me dis que heureusement il y a eu le boulot trouvé en février pour garder quelques uns de mes orteils dans la réalité. Les jours qui se suivent, le silence intérieur parfois, les balades en solitaire, les cinémas, les cafés, les pieds qu'on fait avancer l'un après l'autre, les perditions au milieu des rayonnages de livres. Tout ce temps passé, seule. La musique à fond, avec des céréales. Les garçons. Les soirées infiniment alcoolisées, les rencontres, les discussions, les gens qui posent la main sur mon épaule quand ils me font la bise. Tant de nouveaux visages. Le joint qu'on me passe, la découverte, le gouffre effleuré parfois. Les joints que j'ai pu roulés, ceux que je roule encore aujourd'hui, du coup, parfois. Rarement, en fait, je crois. Pour les mauvaises raisons. Comme à chaque fois. Pour fuir. Se vider de. Oublier. Je me regarde aujourd'hui et je me trouve dépareillée. Comme une multitude de choses qui déborderaient d'un sac. J'ai touché à tellement de choses différentes. Je me suis éparpillée un peu partout, perdue aussi, sans doute, un peu en route. La vie comme un saut dans le vide. Toutes sortes d'expériences entre mes mains. Mille apports à ma personne qui l'ont légèrement transfigurée. Une autre façon de dire que cette année m'a changée. Je n'emploie pas le mot mûrir parce qu'il a une connotation positive et que je ne sais pas. Si c'est positif. Mais il me semble que oui. Ma vue s'est élargie. J'ai passé tellement de temps avec moi, en fait. J'ai entièrement vécu par moi-même. Tout s'est engouffré à l'intérieur et a poussé les murs, forcément. A l'intérieur, je sens que des choses ont bougé. 

  Tout ça pour dire que je me suis faite une réflexion tout à l'heure. A savoir que je ne sais pas trop comment mon dépareillement et moi-même allons pouvoir nous intégrer dans une quelconque structure. Parce que, je viens de réaliser, les classes préparatoires, c'est quand même très structuré.
 

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Commentaires
A
Si c'est un repaire d'allumés, moi ça me va. Entre déglingués, on devrait s'entendre ! Et puis oui, il parait que la prépa élargit le raisonnement et puis permet de s'enrichir tellement... Je verrais :)
A
Boh... pour ce que j'en ai vu (preuves cliniques à l'appui), la prépa c'est le pire repaire d'allumés de l'éducation nationale. <br /> Cela dit, c'est vrai que c'est structuré, au niveau des cours et des idées, mais à mon sens c'est plutôt positif niveau développement du raisonnement. Et c'est fait de telle façon que ça vient relativement naturellement, mais sans "tuer" la personnalité...
A
Oui c'est sûr, c'est plus rigolo mais. justement, quand tu es entouré de cadres rigides et monochromes, comment tu fais pour t'intégrer, te sentir à l'aise ? Même si ce ne sont pas des cadres stéréotypés, je suis tellement dévissée qu'il me semble que je coincerais toujours. Les seuls cas où c'est passé c'est quand ma motivation était telle que je me contenais. Il faut espérer que ce sera une situation comme ça. (Je crois que oui)
J
Réaction spontanée moins d'une seconde après avoir lu le dernier mot de ce texte : ce serait vraiment dommage que la prépa te structure.<br /> (Le dépareillement c'est joli, c'est coloré et vivant, surtout quand autour il n'y a que des cadres rigides et monochrome.)
La bouteille d'encre noire renversée au fond de l'âme
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