Et l'on recommence à conclure des pactes avec
Et l'on recommence à conclure des pactes avec soi-même. Immanquablement, inlassablement. Comme si l'on rejetais l'éventualité d'une certaine inéluctabilité dans son existence. Comme si l'on décidait de bifurquer complètement, de recommencer du tout au tout parce que le libre-arbitre. Je pense que nous sommes naïfs. Ce sont des pactes que l'on trahira. Ou qui nous détruiront. Dans mon cas, ça a toujours été un des deux. On se fixe des objectifs, on décide d'être sérieux, de reprendre en main. Mais il me semble qu'on finit tous par décrocher. Soit par manque de courage, soit parce que nos objectifs sont hors d'atteinte. J'ai fait appel à ma mémoire pour tenter de me souvenir si, une fois, mes serments avaient tenus. Oui. Mais tout se paye et. Je crois que je n'étais plus vraiment vivante à cette époque. J'étais comme je le désirais, du moins je tendais vers ma représentation mais les monceaux de ruines à l'intérieur. L'intransigeance assèche. Je ne sais pas trop pourquoi j'ai ce goût amer dans la bouche. Quand tu empruntes une rue et que tu sais que ce n'est pas la bonne direction mais que tu ignores où aller. C'est un peu ça ce qui me reste en-travers de la gorge. J'ai conclu de nouveaux pactes derrière mes yeux. J'ignore où ils vont me mener. Ils me tireront vers le haut, je pense, mais. J'ai toujours eu tendance à payer de ma personne. Les gens s'accordent à dire que je ne suis pas une personne mesurée. Mon exigence est implacable, je le sais. Je suis incapable de faire les choses à moitié, dus-je pour cela flirter avec l'extrême. Il est probable qu'aujourd'hui je sois tombée assez bas pour me mépriser complètement et sursauter. C'est de cela dont je parlais quand je mentionnais le point de non-retour. Celui où tu ne te vois pas tomber plus bas sous peine de te haïr totalement. J'ai redressé la barre. Je redoute le chemin vers lequel je suis sur le point de m'engager. Mes mots sont vides.